L’attribution du blanc à la couronne de la 4ème émission à Charles VII ou Charles VIII est très difficile en l’absence d’éléments indiscutables. Suite à la piste (N romains ou onciaux) évoquée par M. Crépin, j’ai examiné les légendes de quelques dizaines de blancs, avec notamment vente CGB France IV (60 blancs), Trésor II (trésor de St Simon…) les VSO CGB et Inumis. Certainement avec des erreurs et des oublis et même si un plus vaste échantillons mériterait d'être examiné, voici ma modeste contribution.
L’examen de blancs à la couronne de Charles VII des 1er et 3e émissions montre qu’ils présentent les mêmes variétés de style pour la lettre N que ceux avec la molette de la 4e émission ou de Charles VIII : uniquement des N romains, un mélange de N et de n, ou tous les n onciaux.
Quelques exemples d’ateliers :
1er émission : (ponctuation par
Crémieu, Poitiers
Bourges et La Rochelle (Plusieurs variantes, tout N ou n
Un exemplaire pour Romans avec n onciaux et E romain à REX.
Dijon (ponctuation par : ) avec sa coquille en signe initial, bien que dépourvu des molettes de la 4e émission fait exception puisqu’il ne peut-être que de Charles VIII.
2e émission :
Les monnaies de cette seconde émission (1er O pointés) sont très rares, je n’en ai pas vu.
3e émission : lis en signe initial
Atelier d’Angers, soit avec des N soit tout en n.
Lyon, Saint-Pourçain, Tours, n onciaux
Des blancs de la 4e émission, avec n onciaux sont attribués à Charles VII :
Montélimar, blanc avec KARO.LV.S, les 2 points marque maitre inconnu (1458-1461)
Auxerre (ou Dijon) n onciaux, émission de Bourgogne avec ponctuation par 2 petit c superposés (Françoise Dumas)
Angers, avec tous les n onciaux sauf nomeN
Limoges avec le trèfle en fin de légende (différent de Jehan du PEYRAT, même différent sur écu d’or 7e émission)
On peut également observer sur d’autres monnaies frappées sous Charles VII ces mêmes caractéristiques
Les blancs au briquet avec n onciaux ou mélange.
Les gros de roi (Lyon, Montpellier etc) Pour rappel monnaie frappé seulement à Tournai sous Charles VIII.
Blanc au K, Toulouse, Montpellier, avec n onciaux
Quelques doubles tournois
Si les différents de maître sont encore rares sous Charles VII, ils sont beaucoup plus courants pour Charles VIII, mais on trouve relativement peu de blancs à la couronne avec une marque qui faciliterait leur attribution avec certitude. Doit-on y voir une frappe moins abondante pour ce dernier règne ?
Si les blancs attribués avec certitude (marque de maître, différent d’atelier, graphie particulière de certaines lettres, I, O…, le poids légal de 2,846 g. au lieu de 3,022 g. pour Ch VII n’est pas un critère déterminant) à Charles VIII ont bien des n onciaux, faut-il pour autant en déduire que tous les blancs présentant cette graphie sont de ce règne ? A mon avis il est impossible de se contenter de cette seule particularité et une étude beaucoup plus poussée serait nécessaire.